La nouvelle géolocalisation Snap Map de Snapchat ne porte-t-elle pas atteinte à la protection de la vie privée ?
Le très populaire réseau social Snapchat a lancé sa nouvelle fonctionnalité de géolocalisation.
Cet outil permet de localiser de manière assez précise la position de vos amis, en temps réel, qu’ils soient à un endroit déterminé ou en mouvement.
Ce système suscite de vives réactions et inquiétudes auprès de nombreux parents et d’associations de protection de l’enfance.
Effectivement, une telle précision, au mètre près, peut apporter certaines appréhensions et inciterait à l’espionnage. Nous pourrions notamment faire allusion à des éventuels prédateurs sexuels, du harcèlement ou des agressions.
Soulignons que les deux tiers des utilisateurs de Snapchat ont moins de 25 ans.
Il semble dès lors intéressant de se demander si Snap Map ne violerait-elle pas la vie privée des utilisateurs protégée par la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel :
« Art. 2 Lors du traitement de données à caractère personnel la concernant, toute personne physique a droit à la protection de ses libertés et droits fondamentaux, notamment à la protection de sa vie privée. »
Snapchat répond à ces accusations en prétendant qu’il existe le mode fantôme qui permet d’être invisible sur la carte.
De plus, les utilisateurs doivent donner leur autorisation quant à l’activation de cette fonctionnalité et peuvent même à tout moment la désactiver.
A priori, nous pourrions conclure qu’il semblerait que la fonctionnalité ne viole pas la loi susmentionnée dans la mesure où les utilisateurs acceptent de plein gré d’être géolocalisé :
« Article 1. § 8. Par "consentement de la personne concernée", on entend toute manifestation de volonté, libre, spécifique et informée par laquelle la personne concernée ou son représentant légal accepte que des données à caractère personnel la concernant fassent l'objet d'un traitement. »
Quoiqu’il en soit, il semble qu’il faille rester prudent quand bien même l’application est désactivée.
En effet, l'avenir nous dira si cette application se trouvera un jour sur le banc des accusés.
Il y aura également lieu de suivre la nouvelle législation en la matière plus à même de coller à la réalité numérique.